Certains de nos livres, imprimés avant 2004,
sont en grande majorité à
"l'ancienne" c'est-à-dire brochés et non
"rogné", afin de permettre au lecteur connaisseur d'avoir
la jouissance de couper ses propres pages au fur et à mesure de
sa lecture, ainsi que le faisaient, il n'y a pas si longtemps encore,
ses parents/grands-parents
Ceci permet également de faire relier, ultérieurement, son
ouvrage par un artisan relieur.
Cette fabrication peut dérouter certains de nos lecteurs et nous
leur conseillons de se munir, comme leur prédécesseur, d'un
fin coupe papier (ou, à défaut, d'un souple et fin couteau
à lame tranchante et de taille moyenne), et de couper progressivement
les pages, d'un lent mouvement régulier, toujours de bas en haut
pour la tranche verticale, et de l'extérieur vers l'intérieur
pour la tranche horizontale.
Petit explicatif de la fabrication
traditionnelle d'un livre (non numérique)
A l'origine un livre est composé par l'assemblage de plusieurs
cahiers.
Un cahier est obtenu par pliage
d'une feuille de papier (imprimée recto verso) en deux, quatre,
huit
ou plus. Les plis croisés les plus répandus permettent
ainsi d'obtenir des cahiers de 4 pages (in-folio),
8 pages (in-4°), 16 pages
(in-8°), 32 pages (in-16)
et 64 pages (in-32) etc...
Autrefois les feuilles de papier ayant des dimensions spécifiques,
les types de pliages étaient également un outil de mesure
indiquant la hauteur des livres (par exemple un in-folio correspondait
à un livre de 25 à 50 cm)
Les cahiers sont ensuite réunis pour être cousus
ensembles, puis reliés ou brochés
afin de former le livre.
La couture est faite avec un fil
de nylon, "à plat" (fixation des cahiers par une couture
près du dos) ou encore "en surjet" (assemblage des cahiers
utilisant un point serré exécuté de droite à
gauche en chevauchant les bords).
Le brochage : Les cahiers, après
avoir été assemblés et cousus, sont collés
à une couverture souple par une colle forte. Les coutures visibles
sur le dos des cahiers "disparaissent " ainsi dans la colle.
Puis le livre peut passer au rognage, ou être laissé tel
quel à "l'ancienne" afin de pouvoir être relié
ultérieurement.
Lors du rognage, on coupe au massicot
les marges d'un livre broché ou relié pour faire disparaître
les plis formés par la pliure des cahiers et égaliser la
dimension des feuillets. Le rognage permet d'obtenir le format désiré.
La reliure "industrielle" (chez
l'imprimeur). Le dos des cahiers, assemblés et cousus, est
recouvert d'un ruban de toile ou de papier qui dépasse sur les
mors, destiné à renforcer la reliure à l'endroit
où elle se détériore le plus facilement par l'usage.
Les tranches sont alors rognées sur trois côtés à
la fois et le dos du livre arrondi : le livre peut recevoir sa couverture,
composée de deux plats de cartons et d'une carte de dos recouverts
de peau, de toile ou de matière plastique.
La reliure manuelle (ultérieure à
la fabrication du livre). Lorsque l'artisan relieur reçoit
un livre broché, son premier travail consiste à couper les
fils qui ont servi à le coudre et à arracher la couverture.
Il place ensuite les hors-texte et les papiers de gardes. Il procède
à la couture en passant le fil au travers des dos des cahiers.
Le dos du volume est alors recouvert d'une couche de colle puis arrondi
(endossure), et les ficelles passées dans les fentes des cartons
serviront d'armature à la couverture.
Puis, le volume est mis en presse et les tranches sont rognées
(pour "égaliser" les pages). Après avoir posé
les tranchefiles et le signet, le relieur applique sur le livre la matière
de recouvrement, peau, toile ou papier.
Pour plus de précisions et terminologie appliquée à
la fabrication/reliure du livre, nous vous conseillons ce site :
dictionnaire
de l'édition et le
vocabulaire du relieur sur Wikipédia.
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